Maître Funakoshi Le Dojo-kun
Kata ? Généralités Grille de lecture Bunkai-kumite Kumite-kata Terminologie

Les Bunkai

Kata ?

Un Kata est un ensemble de techniques enchaînées représentant un combat multidirectionnel (réel) contre plusieurs adversaires (imaginaires). Un Kata n'est pas uniquement un ensemble de formes, mais un système complexe ou sont codés des connaissances plus larges. Toutes les solutions propre aux combats avec ou sans arme y sont représentées. Les Kata sont normalement exécutés seul mais il existe quelques disciplines ou ils s'exécutent avec partenaire.

Les Maîtres d'antan n'en connaissait bien souvent qu'un seul, qu'ils travaillaient sans relâche et ne partageait qu'avec un nombre restreint de personnes. Des secrets qu'il renfermait dépendaient leur vie. La suite de mouvements qu'il contenait, simple chorégraphie pour le néophyte, mortel pour l'étranger de l'école qui aurait eu connaissance du cheminement sans en apprendre les fondements, enfermait toute LA CONNAISSANCE du style. Chaque séquence fourmillait d'informations, vraies ou fausses, que seules des clés permettaient de confondre. Le bouche-à-oreilles ne fut que le seul moyen de passation durant plusieurs siècles et bien souvent, ces clés mourraient avec son détenteur.
Cet héritage, élaboré au cœur des batailles par de véritables virtuoses du combat, nous sont arrivés « brut de pomme », sans aucune (ou presque) clé de décryptage. Ce n'est pas étonnant que si peu de pratiquant lui reconnaisse toute sa noblesse.

L'apprentissage de multiples Kata est relativement récent (20ème siècle) si bien qu'aujourd'hui la course au nombre est presque devenu une discipline à elle seule. Initialement le Shotokan comprenait 18 Kata et Maître Gichin Funakoshi, dans les années 20, pensait déjà que c'était trop. Maintenant la liste officielle en compte 33 (34 si nous comptons les deux formes du Ten-no-kata). Selon Maître OHSHIMA effectuer 2 000 fois un Kata ne permet pas de maîtriser quoi que ce soit. Il nous faudrait les exécuter au moins entre 5 000 et 10 000 fois pour commencer à les comprendre !!!

Leçon de mathématique : si nous parvenons à exécuter le même Kata 5 fois par semaine sur 10 mois (environ 43 semaines), il ne nous faudrait pas moins de 9 ans pour comptabiliser nos 2 000 fois. Quelle patience !... dans l'insuffisance. Pour le passage des Dan, la fédération nous impose un quota par niveau : 6 pour être 1er Dan (3 ans de pratique), 5 pour le second (2 ans de plus), 5 pour le troisième (j'ajoute 3 ans), 5 pour le quatrième (encore 4 ans) puis 5 petit dernier pour le Godan (5 années de bonus). En 17 ans, mais c'est un minimum (OUF !), il nous faudra aborder, sans « fôte » d'exécution 26 Kata (voire un peu plus si les Taikyoku et Ten-no-kata sont vus).
Continuons nos maths.
17 ans multiplié par 43 semaines = 731 semaines (pour 26 Kata) soit 28 semaines par Kata. Je vous laisse imaginer le résultat. Nous reste-il donc un peu de temps pour les comprendre ?

Ceci dit, ce n'est pas une raison pour ne pas les travailler sérieusement et, choisissons en un, notre favori, et essayons d'en sortir toute la quintessence.

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Généralités

Toute la richesse des Kata va apparaitre aux pratiquants sérieux à travers les applications, conventionnelles ou non. Les Bunkai n'étant absolument pas des formes finies, les élèves vont entrer dans un univers sans limite.

La première étape reste et restera toujours et encore le Kihon, seul puis à deux. La répétition inlassable d'une technique va nous en faire découvrir toute sa grandeur. Les simples mouvements de défense ou de frappe n'ont de sens que pour le débutant car à l'usage et avec un peu d'imagination et d'expérience, la frontière entre les deux va finir par disparaître pour n'avoir qu'une seule technique capable de bloquer, frapper, luxer, projeter, dévier, feinter... mais il faut des années pour sortir du cadre apparemment « fini » de la technique.

En combat, la gestuelle doit s'adapter à une situation donnée mais pour ce qui est du Bunkai, ou application de tout ou partie d'un Kata, c'est la situation qui doit s'adapter à la gestuelle. Posez-vous les questions : pourquoi je fais ça ?, qu'est-ce qui pourrai(en)t m'obliger à agir ainsi ?

L'enseignant donnera quelques indications sur la conduite à tenir mais LA solution appartient à chacun. Apprendre par-cœur une réponse à une séquence de Kata (Bunkai) revient à se cloîtrer dans un nouveau « carcan ». Chaque découverte, même pratiquée des millions de fois par d'autre, nous ouvre une porte donnant sur un univers un peu plus vaste. Le respect de la forme, dans un premier temps, doit amener progressivement le pratiquant à déjouer les pièges judicieusement placés dans le développement du Kata. Ils ont tous leurs spécificités : rythme particulier, mouvements lents ou rapides, des gardes, des changements de directions, des phases d'observation, des sauts, des séquences dérangeantes... La recherche de la véritable motivation du créateur de la forme est infinie.

Trop souvent les Bunkai sont effectués avec des partenaires très conciliants. Ils sont comme des punching-balls, aptes à subir et non à agir. Un combat est un échange, parfois violent, ou chacun cherche à avoir le dessus sur l'autre (pour ne pas dire sa peau). Ce qui est acceptable pour le débutant, l'est un peu moins pour le Karateka avancé et totalement inacceptable pour le confirmé. Celui qui créé un Bunkai est, par défaut, celui qui vainc son adversaire. Il doit donc y parvenir en prenant alternativement le rôle de l'un et de l'autre et imaginer ce qu'il pourrait advenir si sa technique manquait d'efficacité ou pouvait simplement se mettre en danger. « Imaginer » est le maître mot. Tout artiste a sa propre vision de l'œuvre qu'il élabore et même si elle n'est pas du goût de tout le monde, il pourra (devra) donner à l'observateur, les éléments que ce dernier n'a pas saisis. Il est évident que l'œil averti des plus anciens sera d'une aide précieuse mais nul ne possède la science infuse et les capacités de chacun restent différentes...

Analysons sommairement la première séquence de Heian Shodan : Gedan-barai (blocage balayé bas) en avançant sur la gauche puis Oï-zuki (coup de poing direct) en avançant encore.

Si je n'ai qu'un adversaire pourquoi devrais-je lui monter mon profil, donc je lui fais face.

Principe de base du Gedan-barai, blocage bas donc peut être sur une attaque « basse ».

1) : Déterminons la limite basse. Première difficulté, est-ce raisonnable de bloquer une frappe basse, c'est-à-dire en dessous de la ceinture, avec Gedan-barai ? Possible mais pas plus bas que le bas-ventre sinon nous serions amenés à nous pencher en avant pour « cueillir » la jambe (ou autre chose) adverse.

2) : La limite haute devrait correspondre approximativement à un peu en-dessous de la hauteur du coude, donc la hauteur du plexus.

3) : Qu'elle type d'attaque puis-je bloquer ? coup de pied ? la jambe étant plus résistante que le bras, je ne pourrais pas tout bloquer en force. Je vais éviter tous les coups de pieds directs puissants comme Yoko-geri. Peut-être Mae-geri (pied droit) ? mais j'avance en bloquant, je risque donc d'être gêné par la préparation du Mae-geri adverse (montée rapide du genou). Admettons que ma vitesse de réaction soit telle que je puisse intercepter le Mae-geri avant le déploiement de la jambe. Je me retrouve donc très proche de Tori et à portée de ses deux poings. Son droit peut m'arriver directement au visage car mon bras gauche est monopolisé par le blocage et mon droit fait Hikite. Ce dernier peut éventuellement intercepter son poing gauche. Je suis en danger, pas très réaliste tout ça. Je tente avec une attaque du pied gauche. Le blocage s'effectue sans que je sois en danger mais je suis toujours très prêt de Tori et ne peux donc avancer sur lui pour Oï-zuki. Peut-il reculer ou reposer son pied en arrière ? Non, pas avec cette forme qui tente à lui faire faire une rotation du buste vers sa droite (ou ma gauche). Eureka !, si je forçais un peu plus sur le blocage, je pourrais le déstabiliser et lui faire reposer le pied derrière lui après une rotation proche de 180°, la distance nous séparant me permettrait d'avancer et d'appliquer un Oï-zuki dans le dos ou au niveau de la nuque.

Ceci est une démarche simple qui respecte le principe du Gedan-barai, en tant que blocage bas et du Oï-zuki en tant que frappe sans se préoccuper des possibilités liées au déplacement ni à celles liées à la préparation des techniques.

Le même processus peut être effectué avec les autres attaques possibles comprises entre les limites mini/maxi déterminées plus haut. Attaque peut aussi vouloir dire saisie, tentative de saisie, frappe avec main armée ou non... Un travail de fourmi commence...

L'étape suivante sera de donner au Gedan-barai et/ou Oï-zuki une autre interprétation comme donnée au début de ce chapitre (bloquer, frapper, luxer, projeter, dévier, feinter...). Puis réintégrer la séquence dans son contexte d'origine avec les techniques précédentes et suivantes. Le combat va prendre forme. Les limites, faiblesses, points forts vont apparaître et, plus jamais, votre Kata ne sera le même.

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Le Bunkai, Grille de lecture
(Texte de Roland Habersetzer)

Bunkai : interprétation des techniques. Au-delà et mieux : interprétation de « l'esprit » de ces techniques (de leurs intentions, de leurs prolongements possibles mais non exprimés, volontairement ou non). Tout n'est donc pas si simple. Le premier niveau de lecture d'un Kata aboutit certes à une interprétation évidente, facile à éclairer, à comprendre et donc à reproduire, et qui est à la portée de tout le monde. Cela sécurise lors des passages de grades, et conforte les gens dans leur certitude de progresser, entre des balises simples, bien définies, validées « officielles ». Il s'agit du « Gengi-bunkai », l'interprétation classique (originelle) d'un mouvement clairement décliné et sans surprise.

Cela peut suffire. Pourquoi pas. C'est mieux que rien. Mais au-delà, il y a le « Kaishaku-bunkai », un tout autre niveau de lecture, qui nécessite nettement plus de réflexion, et dont l'éclairage doit se mériter. Le besoin d'interprétation (compréhension) de la chaîne technique à ce niveau, où de toute évidence des maillons manquent (parce que cela fut voulu par le concepteur du Kata, ou oublié, ou mal transmis, ou même volontairement déformé) pour que nous disposions aujourd'hui d'une lisibilité en continu d'un bout à l'autre de la séquence, demande une assistance complémentaire, soit du maître dépositaire du véritable code d'accès (mais il n'en reste plus guère...), soit de beaucoup de recherche et d'imagination personnelles, de patience, de croisements de connaissances, et aussi d'humilité pour ne pas tomber dans le piège de l'ego et des... faux Bunkai ! Je veux évoquer ici ces interprétations de techniques anciennes, qui ne peuvent de toute évidence pas être aujourd'hui des réponses crédibles puisque les problématiques auxquelles elles se réfèrent ne pouvaient se poser à l'époque de la création du Kata en question (où, par exemple, n'existaient pas ces Jodan-mawashi-geri ou Ura-mawashi aujourd'hui si spectaculaires, quasi incontournables, et où les formes techniques d'agression étaient fort différentes de ce qui risque d'arriver à l'époque actuelle, avec, notamment, des possibilités de violence en bande d'individus par forcément nuls et d'ailleurs toujours mieux armés...).
On était alors plus simple, plus modeste, plus prudent, plus raisonnable, mais tellement plus près du réel. Justement... Le Kata est toujours le produit d'un environnement et d'une culture. Les Bunkai d'époque n'ont pu intégrer toutes les réalités actuelles (quid d'une arme à feu par exemple ? ou d'une lame manipulée par un vrai spécialiste ?), c'est l'évidence même. Et leurs concepteurs n'ont pu penser à tous les types de dérives de violence inventées par l'homme moderne, largement aidé en cela par tant de formes de spectacles violents et pervers comme par les compte-rendus quotidiens et terriblement banals des médias... Aussi, attention aux faux Bunkai, qui sont en réalité des fausses pistes : le plus beau Kata du monde ne peut restituer que ce qu'il a pu intégrer à l'époque de sa création. Combien d'applications « pratiques » qui ne fonctionnent qu'en modifiant les distances, ou en inversant carrément le jeu de jambes proposé par le Kata... par exemple ? Bunkai... que de tricheries et d'aberrations en ton nom !
Et puis, même avec le secours de toutes les grilles de lecture proposées, il en restera toujours encore une autre, en arrière-plan, pour introduire à une toute autre histoire encore, plus personnelle... Un Bunkai a-t-il seulement une fin ? Est-il unique ? Qui dit code de décryptage, évoque l'intention mise par le concepteur de ne pas mettre tout à la portée directe de tous. Une intention qu'il serait bon de se remémorer à l'heure où tout le monde veut avoir accès à tout, tout de suite, et sans le moindre effort. Et, en plus, en prétendant savoir mieux qu'au temps jadis... C'est que l'évocation même de la nécessité d'effort suivi et de « mérite », des concepts si peu payants selon les critères de notre temps, est devenu largement décalée et dissuasive. Personne n'a jamais eu, à aucune époque de l'histoire, dans quelque domaine que ce fut, la solution à tous les problèmes, personne n'a eu LA vérité. Il y a simplement eu des gens qui ont essayé du mieux possible de faire comprendre ce qu'ils pensaient important de comprendre et c'est cet effort qui mérite respect, admiration, humilité et envie de faire perdurer leur message. Le Bunkai, c'est le message des anciens, c'est la crédibilité d'une gestuelle, donc sa garantie de survie. Avec tout ce qu'elle contient...
Il est leçon du passé pour éclairage du présent et de l'avenir, puisque les problèmes de l'Homme restent fondamentalement les mêmes (et iraient plutôt en se compliquant encore). Il n'est pas interdit de penser à l'enrichir au besoin en fonction des nouvelles problématiques de notre temps. On peut faire fructifier un héritage avec intelligence. Mais une telle démarche ne peut se concevoir que si elle se fait dans le respect de l'édifice originel, le Kata classique. Ce n'est pas impossible. C'est même un exercice intéressant (et productif au niveau de la connaissance globale que l'on peut avoir des choses), à condition et dès lors que la réflexion ne bascule pas dans l'artificiel et que l'on garde en mémoire que le concept du Bunkai, c'est aussi le rappel que l'essentiel n'est jamais la technique en elle-même, mais l'esprit de cette technique, c'est à dire la démarche qu'elle sous-entend et provoque, ainsi que le but ultime visé (scénario de combat, recherche énergétique, pratique d'éveil intérieur,...).
Mais le contenu de cette démarche-là est-il seulement quantifiable ? A un tel niveau, qui peut oser en juger, de l'extérieur ? Si le Kata est une carte d'accès et ses Bunkai des clés, quel type de Bunkai peut ouvrir quel niveau de porte ? D'un schéma simpliste et rassurant, nous voilà confrontés à un vaste programme, où il faut réfléchir par soi-même... Vous avez dit « Bunkai »...?
« Les mots transportent les idées. Quand les idées ont été absorbées, les mots cessent d'exister » est une juste réflexion du philosophe Chang Chung-yuan qui peut aussi s'appliquer à l'idée de Bunkai. On a en effet envie d'ajouter : « La gestuelle du Kata aussi », derrière laquelle il faut trouver cet « esprit de la technique » (une technique pas forcément pensée pour le combat). Puisque l'important dans tout art martial est d'y cultiver « l'art de rendre le corps obéissant à l'esprit » (le « Karada o shite seishin ni jujun narashimeru jitsu » de Terada Kanemon, maître de Kito-ryu, fondateur du Jukishin-ryu).
On dit qu'il suffisait à Sensei Funakoshi Gichin (1869-1957), père du Shotokan ancien, d'observer une simple position Kokutsu-dachi en Karate pour pouvoir se faire une idée très claire d'un prétendant à la ceinture noire... J'ai souvent pensé lors des nombreux passages de grades qui ont émaillé mes 50 ans de pratique, ou à la lecture de certains articles consacrés à ce sujet très à la mode que sont devenus les Bunkai, mais où l'on ne fait finalement le plus souvent que continuer à enfoncer des portes ouvertes, que l'on pourrait revisiter le sujet avec une formule connue. Ce qui donnerait : « Montre moi ton Bunkai, et je te dirai qui tu es... ».

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Bunkai-kumite

Le Bunkai-kumite fait la liaison entre l'ensemble des mouvements codifiés d'un Kata et son adaptation en combat réel. Chaque séquence extraite du Kata est étudiée, analysée puis exécutée à deux ou plus. L'exécutant déterminera le rôle de chacun et tentera de « coller » au plus près à la séquence choisie.

L'interprétation d'un Kata est toujours une phase difficile pour le débutant et même parfois au-delà de la ceinture noire. Le « carcan » de la technique doit tomber pour donner à cette dernière le droit d'exister sous de multiples facettes.
La répétition, en Kihon, Kata ou autres, d'un Gedan-barai pendant de nombreuses années ne doit pas fermer notre esprit au point de ne voir qu'un blocage bas. Il peut aussi bien servir à déstabiliser l'adversaire qu'à le frapper, luxer un membre, le projeter etc... Un Gedan-barai, comme toutes les autres techniques, possède sa phase préparatoire. Pourquoi la laisser au placard, utilisez-la. Ceci est valable pour tout ce que vous apprenez au Dojo.

Un vieux proverbe Okinawaïen nous le rappelle bien : « Le Kata est fixé, la technique est fixée, mais si vous ne connaissez pas la manière de changer la technique, rien n'est utilisable... ».

Un Kata possède plusieurs degrés de compréhension que l'étudiant va découvrir avec le temps et la patience. Le niveau d'un pratiquant s'évalue très souvent à la qualité de ses interprétations « martiales » d'un Kata. Soyez donc créatif, ne restez pas sur les traces du « Bunkai officiel ». Ne supprimez jamais une interprétation « Olé Olé », elle débouchera certainement sur un Bunkai de génie. L'étude des Kata, du plus simple au plus compliqué, est une réelle incitation à l'ouverture d'esprit et, dernier conseil, ne pensez jamais que les Kata les plus intéressants sont ceux que vous ne connaissez pas. Les Maîtres d'antan n'en connaissaient, pour la plupart, qu'un seul qu'ils travaillaient inlassablement jusqu'à leur mort.

(Une) application du Kata Heian Nidan

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Kumite-kata

C'est une forme de Kata exécuté à deux partenaires. Les techniques, suivant le canevas du Kata, se déroulent donc avec les deux protagonistes dont les rôles et actions sont prédéfinis du début à la fin. L'un et l'autre peuvent prendre, à un moment spécifique du Kata, aussi bien le rôle de défenseur que celui d'attaquant. Le Kumite-kata, contrairement au Bunkai-kumite, ne s'exécute plus à partir de quelques séquences choisies mais à partir de l'ensemble du Kata. Ce type de travail n'est pas une spécificité du Karate Shotokan mais quelques clubs abordent cette forme de combat riche de sensations mais souvent complexe dans la réalisation. Timing, distances, contrôle technique et respiratoire sont fortement mis à l'épreuve.

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Terminologie

Dojo : Un Dojo est un “ Lieu où l'on s'éveille par l'étude et par l'enseignement ”. Il est consacré à la pratique des Arts Martiaux ou à la méditation. Pour plus d'information, se référer à la page du Dojo.

Gengi-bunkai : Premier niveau de lecture d'un Kata aboutissant à une interprétation évidente, facile à comprendre et donc à reproduire, et qui est à la portée de tout pratiquant.

Hikite : Action d'équilibrer une force transmise d'un côté en envoyant une même puissance en sens inverse.

Kaishaku-bunkai : Niveau de lecture d'un Kata au-delà de la compréhension première, évidente (Gengi-bunkai). L'interprétation nécessite beaucoup plus de réflexion. Seuls les pratiquants sérieux, d'un niveau bien établi, et chercheur dans l'âme pourront y accéder. Ils devront remonter, solitaires ou aidés des détenteurs des clés, aux origines des Kata pour en saisir tout leur sens.

Kata : Un Kata (qui signifie « forme ») est un enchaînement codifié et structuré de techniques ayant pour but la formation du corps, l'acquisition d'automatismes ainsi que la transmission de techniques secrètes. Le Kata dépasse l'aspect purement technique en permettant au pratiquant, par de très nombreuses répétitions, de tendre vers la perfection du geste et surtout de faire l'expérience de l'esprit.

Kihon : C'est le travail de base, en solo, à l'apprentissage des techniques.

Shotokan : « Ecole de la maison de Shoto ». Shoto étant le nom de plume de son créateur : Gichin Funakoshi. C'est un des 4 styles majeurs de Karate avec le Wado-ryu, le Shito-ryu et le Goju-ryu. Gichin Funakoshi le créa au environ de 1920 à partir du Shuri-te d'Okinawa. Le Shotokan-ryu (ou Shotokan) est encore aujourd'hui le style le plus rependu à travers le monde.

Terada Kanemon : Petit-fils de Terada Heizaemon (fondateur du Teishin-Ryu). Maître de Kito-ryu (Ju-jutsu), il fut le 1er à utiliser le terme de Judo pour désigner les techniques de Ju-jutsu. Jigoro Kano reprendra ce concept pour créer son Judo du Kodokan. Il créa le Jikishin-ryu (système de combat à main nue).

Tori : Désigne ici l'attaquant.

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